L’article a pour objectif d’explorer comment les politiques des États-providence européens affectent la croissance du travail informel visant à échapper à la pauvreté. L’auteure avance qu’il est important d’établir des distinctions entre les types d’emplois informels — qui diffèrent significativement en fonction des types d’États-providence qui président les sociétés dans lesquelles le travail informel se développe —, en prenant en compte l’importance de la réglementation du travail, le degré de contrôle et de sanctions du travail informel, l’accès aux mesures de protection sociale, la dynamique démographique des migrations, etc. L’ensemble de ces facteurs contribue à exposer à des degrés divers les travailleurs de l’économie formelle les plus vulnérables aux risques sociaux, qui sont généralement couverts par les mesures de protection sociale et les droits sociaux.Dans sa portion empirique, l’article se base sur les données comparatives du Rapport Eurobaromètre spécial de 2014 pour cinq pays européens (Danemark, Finlande, Allemagne, Pologne et Espagne), qui permettent d’analyser les différences entre ces pays de l’étendue du travail informel pratiqué pour échapper à la pauvreté, et qui se fondent sur des données d’enquêtes nationales et de recherche qualitative.This article aims to explore the ways in which the politics of the European state welfare affect the growth of informal employment aiming to overcome poverty. It is important to establish distinctions between different types of informal work, which differ significantly among types of welfare state systems, taking into account the importance of work regulations, the degrees of control over and of sanctions upon informal work, the ability to access social protection, the dynamic demographic of migrations, etc. The combination of these factors contribute to exposing the various degrees which workers in the most vulnerable formal economies experience social risks, generally covered by measures of social protection and social rights.In its empirical section, the paper analyses data of the Special Eurobarometer 2014 and the findings of cross-national comparative research in an international EU project for five European countries (Denmark, Finland, Germany, Poland and Spain) which are based on national survey data and qualitative research data