La question de l’existence de véritables « partis politiques » dans la Grèce ancienne a été l’objet d’un grand débat dans la critique moderne. L’auteur des Helléniques d’Oxyrhynchos (P) nous donne à ce propos un témoignage particulièrement intéressant qu’on peut rattacher à son intérêt marqué pour la terminologie relative aux « partis » et pour la politique intérieure des cités grecques. Les rensei-gnements que P nous fournit sur la situation politique de la Béotie sont particu-lièrement intéressants et nous permettent de mieux comprendre la nature des oppositions entre les partis dans les états fédéraux. La dénomination de « parti » convient bien aux factions car leurs programmes politiques étaient aisément identifiables et leurs chefs étaient assez puissants pour leur assurer une certaine continuité. En outre, ces factions bénéficiaient d’un appui populaire soutenu et se distinguaient par des positions nettement rangées sur les questions de politique internationale.
The existence of political “parties” in ancient Greece has been widely discussed by scholars. Since he employs highly refined terminology and provides much information on the internal politics of Greek cities, the author of the Hellenica Oxyrhynchia offers a particularly interesting insight into this problem. Information is particularly ample on Boeotia, and thus within the peculiar context of a federal state distinct factions can be identified : they are characterized by continuity in political programs and leadership and by a certain numerical consistency, as well as by different constitutional ideologies and federal policies, and by different positions in international matters. Because of these features, these factions can be con-sidered “parties” despite the scepticism of many scholars.