F. Ruzé et H. van Effenterre avaient inclus dans le deuxième volume de Nomima l’inscription sur plomb découverte en 1977 par V. Lambrinoudakis, dans laquelle l’exilé argien Kallippos, accompagné de ses ϝοικιᾶται, demandait l’asile aux Épidauriens vers 460 avant J.‑C. Lambrinoudakis voyait dans cet exil la conséquence de la défaite des δοῦλοι argiens, dont Kallippos était censé avoir épousé la cause, au terme de la longue guerre civile qui avait opposé ces derniers à leurs anciens maîtres dans les décennies suivant la bataille de Sépéia (Hérodote, Histoires, VI, 83). L’étude chronologique des événements argiens montre l’impossibilité d’une telle hypothèse, et il paraît plus vraisemblable de supposer que Kallippos avait en réalité fui l’établissement de la démocratie dans sa cité vers 460 avant J.‑C., et contraint ses propres esclaves ou serfs (ϝοικιᾶται) à le suivre dans son exil. Il se pourrait même que Kallippos ait été l’une des premières victimes de la procédure d’ostracisme nouvellement instaurée par la jeune démocratie argienne.