Découvrir la revue Citer cet article Marois, G. (2008). La « migration de remplacement » : un exercice méthodologique en rapport aux enjeux démographiques du Québec. Cahiers québécois de démographie, 37(2), 237-261. doi:10.7202/038132ar Résumé de l'article Cet article traite de la contribution apportée par la migration de remplacement qui constitue souvent une solution envisagée pour faire face au vieillissement de la population. Il s'agit de connaître le nombre d'immigrants nécessaire pour atteindre des objectifs démographiques précis, soit, dans le cadre de cette étude, éviter le déclin de la population totale, éviter le déclin de la population en âge de travailler et éviter que la part des personnes âgées de 65 ans et plus ne dépasse 25 % à l'intérieur de la population totale. À partir de données statistiques récentes émanant de Statistique Canada et de différents organismes officiels du Québec, l'auteur tente de démontrer, dans le cas du Québec, qu'il serait possible d'éviter le déclin de la population si la fécondité ne diminue pas et si l'on adopte une planification adéquate de l'immigration. Cependant, les résultats indiquent qu'une hausse trop rapide des niveaux d'immigration nuirait à l'atteinte de cet objectif, tandis que le déclin de la population âgée entre 20 et 64 ans apparaît inévitable. Finalement, l'auteur estime qu'il serait tout à fait irréaliste de vouloir compter sur cette composante pour éviter que la part des 65 ans et plus dans la population totale dépasse 25 %, signifiant par là que l'immigration ne peut en aucun cas empêcher le vieillissement de la population ou avoir un impact significatif sur le processus. (Légaré, 2005;McDaniel, 2003). Ainsi, les baby-boomers, lorsqu'ils prendront leur retraite, ne seront pas remplacés en nombre équivalent par les générations plus jeunes qui suivront sur le marché de l'emploi, car ils sont beaucoup plus nombreux que leurs enfants. De la même manière, lorsqu'ils mourront, les naissances ne seront vraisemblablement pas suffisantes pour compenser les décès. Bien que l'ampleur et l'importance des conséquences du vieillissement de la population à plus long terme ne fassent pas encore l'unanimité, il demeure pertinent d'envisager diverses alternatives en rapport à ce phénomène. Le gouvernement du Québec mise depuis plusieurs années sur des politiques familiales pour tenter notamment de hausser le niveau de la fécondité, tel le Régime québécois d'assurance parentale. Cependant, l'efficacité de ces politiques est difficilement mesurable et n'est pas assurée sur le long terme. Une autre solution avancée par les acteurs sociaux et politiques ainsi qu'un certain nombre de chercheurs est de compter sur l'immigration. C'est à cet effet que la migration de remplacement apporte sa contribution. L'objectif de la présente étude est de déterminer les niveaux de migration de remplacement dont le Québec aurait besoin pour faire face au vieillissement de sa population, en fonction de problèmes démo-graphiques à survenir. Il s'agit donc d'un exercice méthodologique e...