> L'asthme allergique et la dermatite atopique sont des pathologies résultant principalement de l'activation des lymphocytes auxiliaires Th2, qui produisent des cytokines favorisant la production d'immunoglobulines E (IgE) et l'éosinophilie, mais également de lymphocytes Th1, qui contribuent à la chronicité de l'inflammation. Le recrutement et la rétention des lymphocytes auxiliaires dans les organes cibles sont deux événements essentiels dans la pathogenèse de l'asthme et de la dermatite. Alors que la migration lymphocytaire est régulée par des chimiokines et des médiateurs lipidiques tels les leucotriènes et les prostaglandines, les molécules assurant la rétention et la survie des lymphocytes au sein des tissus inflammatoires demeurent mal connues. Des travaux récents montrent que, dans les pathologies allergiques, l'expression de la fractalkine/CX3CL1 et celle de son récepteur unique CX3CR1 sont augmentées et que cette chimiokine n'agit pas comme un chimioattractant. Dans l'asthme allergique, l'expression de CX3CR1 contrôle la survie des lymphocytes Th2 et Th1 dans le poumon inflammatoire alors que dans la dermatite atopique, ce récepteur contrôle la rétention des lymphocytes Th2 et Th1 au site de l'inflammation cutanée. L'utilisation de peptides bloquant la fixation de la fractalkine sur son récepteur est actuellement testée pour le traitement de l'asthme et de la dermatite atopique. < Les maladies atopiques affectent jusqu'à 30 % de la population et leur prévalence a très fortement augmenté au cours des dernières décennies dans les pays industrialisés en raison des changements intervenant non seulement dans l'environnement mais touchant également le mode de vie [1]. Ces pathologies diffèrent par leur organe cible mais elles partagent une étiologie commune, ce qui les fait considérer comme un continuum physiopathologique : « la marche atopique ». La dermatite atopique (DA) est une pathologie cutanée inflammatoire chronique avec rechutes récur-rentes. Elle survient généralement au cours de la petite enfance mais peut persister ou même débuter à l'âge adulte. La DA résulte d'interactions complexes entre des gènes de susceptibilité, l'environnement, un défaut de la barrière cutanée et des réponses immunologiques. On considère qu'il s'agit de l'expression cutanée d'un désordre systémique qui conduit également au développement de l'asthme, de la conjonctivite et de la rhinite allergiques. Au moins deux formes de DA ont été décrites : la dermatite atopique extrinsè que correspondant à la dermatite atopique allergique 1 et la dermatite atopique intrinsè que 2 . La DA extrinsèque touche 70-80 % des patients et est associée à une sensibilisation allergénique dépendant des IgE. Dans les pays 1 La nouvelle nomenclature internationale allergologique conseille d'appeler cette dermatite atopique extrinsè que « eczé ma atopique ». 2 La dermatite atopique intrinsè que, que la nouvelle nomenclature suggè re d'appeler « eczé ma », correspond à une DA sans aucun terrain atopique associé .