En France, entre 1982 et 1992, l'incidence du cancer du col utérin a diminué de 13/100 000 à 8,6/100 000 (1). 5 992 cas ont été recensés en 1975 contre 3 387 en 2000 avec une mortalité de 1 000 patientes par an.Cette diminution de plus de 30 % est vraisemblablement due, en grande partie, au dépistage par le frottis cervico-vaginal (FCV) et aux traitements des néoplasies intra-épithéliales cervicales (NIC).Elle reste toutefois limitée en raison de facteurs sociaux et méthodologiques. Le taux de couverture de la population générale reste insuffisant : on estime qu'en France, une femme sur trois ne bénéficie pas du dépistage et 4 femmes sur 5 au-delà de l'âge de 60 ans (2).Au plan méthodologique, la sensibilité du frottis cervico-vaginal (FCV) est relativement faible, environ 60 % à 70 % (3).Il est aujourd'hui bien établi que, dans la grande majorité des cas, le stade du cancer invasif est précédé par un stade pré-invasif au cours duquel les lésions néoplasiques restent limitées à l'épithélium de la muqueuse cervicale. Les frottis exploitent le délai de plusieurs années qui séparent la dysplasie sévère du cancer invasif clinique (4) pour faire un diagnostic précoce.Les NIC peuvent être dépistées par l'analyse des FCV et visualisées par l'examen colposcopique qui permet d'en apprécier l'étendue et d'en définir la topographie (5).Les études anatomo-cliniques ont montré que les NIC de bas grade régressent spontanément dans une majorité des cas, alors que les lésions de haut grade sont le plus souvent persistantes et représentent des précurseurs potentiels des cancers invasifs (6).La différence d'âge moyen observée entre les patientes porteuses d'une NIC de haut grade et les patientes présentant un cancer invasif (7) suggère que les NIC Incidence et mortalité du cancer du col en France. Quelle relation avec le dépistage ?