> Lors de la méiose, une seule réplication du génome suivie de deux divisions permet à une cellule diploïde de produire des gamètes haploïdes. La première division se distingue par le fait que les chromosomes homologues d'origines maternelle et paternelle ségrègent. Les échanges réci-proques entre chromosomes homologues, ou crossing-over, formés par recombinaison homologue lors de la prophase de cette division, jouent un rôle essentiel pour la formation de gamètes euploïdes fonctionnels. En effet, ils conduisent à la formation d'un lien physique entre les chromosomes homologues, nécessaire à leur ségrégation. La recombinaison méiotique a également pour conséquence de provoquer un réassortiment des allè-les dans le génome, ce qui contribue à générer de la diversité génétique. Le mécanisme moléculaire de la recombinaison méiotique, disséqué chez la levure Saccharomyces cerevisiae, est conservé au moins dans ses grandes lignes chez les eucaryotes supérieurs [1]. La première étape moléculaire est la formation de cassures double-brin de l'ADN catalysées par la protéine Spo11 [13]. Ces cassures double-brin sont réparées par recombinaison avec le chromosome homologue pour aboutir à la formation des produits de recombinaison, en particulier les crossing-over.
Concentration des crossing-over dans les points chaudsLes crossing-over ne sont pas répartis de manière aléatoire dans le génome [2]. En particulier, ils sont groupés dans des intervalles d'environ 2 kilobases, appelés points chauds de crossing-over, séparés par des régions longues en moyenne de quelques dizaines de kilobases. Ces points chauds correspondent à des sites d'initiation de la recombinaison méioti-que, c'est-à-dire des sites préférentiels de formation de cassures double-brin par SPO11. Chez la souris et l'homme, seul un petit nombre de points chauds de crossingover ont été identifiés et caractérisés directement. Néanmoins, des métho-des basées sur l'analyse de la diversité génétique dans des populations humaines ont permis d'estimer indirectement le taux de crossing-over à haute résolution dans l'ensemble du génome. Ces méthodes permettent d'identifier les points chauds de crossing-over, et 25 000 à 50 000 points chauds de crossing-over ont ainsi été identifiés chez l'homme [3]. Une proportion importante de points chauds est associée à un motif partiellement dégénéré de séquence d'ADN (le 13-mère CCNCCNTNNCCNC), sa présence ayant été perçue comme responsable de l'activité de 41 % de ces points chauds [4]. Néanmoins, l'analyse de la localisation des points chauds n'a pas permis de mettre en évidence de relation forte avec des éléments fonctionnels du génome malgré leur tendance à être situés en dehors des gènes. De ce fait, malgré la description exhaustive des sites de crossing-over dans le génome humain, savoir pourquoi la recombinaison est ainsi ciblée vers des sites précis du génome et comment sont choisis ces sites, sont des questions restées sans réponse jusqu'à la décou-verte très récente d'un facteur majeur impliqué dans ce processus.Un élément gé...