Nous rapportons la prise en charge d'une patiente de 37 ans, aux antécédents d'hypertension artérielle (HTA) mal suivie, adressée en consultation chirurgicale avec une symptomatologie faite de lombalgies droites, de vertiges, de céphalées, de sueurs et de palpitations. Durant l'hospitalisation, la tension artérielle (TA) oscillait entre 130/80 mm d'Hg et 190/120 mm d'Hg. Le reste de l'examen clinique ne retrouvait aucune autre anomalie. Le scanner thoraco-abdominal avait montré une masse surrénalienne de 55x45x65 mm comprimant la veine cave inférieure et la veine rénale droite. Le dosage de l'acide vanyl-mandélique urinaire (VMA) donnait un résultat de 11,8mg/24heures. Le dosage des catécholamines sanguin n'a pas été réalisé. Le diagnostic d'un phéochromocytome était retenu et l'indication opératoire était posée. En consultation d'anesthésie l'examen clinique retrouvait un bon état général, une tension artérielle (TA) à 190/120 mmHg, une auscultation cardiopulmonaire sans particularité et un critère prédictif d'intubation non difficile (Mallampati II). La patiente a bénéficiée d'une préparation préopératoire à base d'alpha-bloquants et bêta-bloquants, et d'un inhibiteur calcique. La surrénalectomie a été réalisée par laparotomie médiane. Il n'y avait pas eu d'instabilité hémodynamique lors de la mobilisation et de la résection de la tumeur. Les suites opératoires immédiates ont été simples. Elle a regagné son domicile à J7 postopératoire. Avec un recul de 3 mois, la patiente ne présentait plus de signes cliniques et ses chiffres tensionnels étaient normaux. L'anesthésie pour la chirurgie du phéochromocytome est faisable même en situation de ressources limitées. Une bonne préparation du patient permet d'éviter les complications périopératoires.