Introduction : L’intégration de la médecine traditionnelle dans le système de santé moderne est fortement dépendante de son acceptabilité par les praticiens de ce système. Leur recours à la médecine traditionnelle était jusque-là méconnu au Burkina Faso. But de l’étude : Le but de cette étude était d’estimer la prévalence de l’utilisation des médicaments traditionnels et la fréquence de survenue des événements indésirables parmi les praticiens de santé conventionnels au Burkina Faso. Résultats : La majorité des praticiens enquêtés étaient des femmes (56,1 %) et l’âge moyen s’établissait à 39,7 ±7 ans. Les infirmiers (56,1 %), les sages-femmes (31,4 %) et les médecins (8,2 %) étaient les professions les plus représentées. La prévalence de l’utilisation de médicaments traditionnels durant les douze mois précédant l’enquête était de 75,6 %. Le paludisme apparaissait comme la principale raison médicale du recours aux médicaments traditionnels (28 %). La fréquence des événements indésirables rapportés s’élevait à 10 % et concernaient principalement des troubles gastro-intestinaux (78,3 %). Conclusions : Les praticiens de la médecine conventionnelle ont largement recours aux médicaments traditionnels. Cela suggère l’intégration effective de la médecine traditionnelle dans la pratique biomédicale des soins et la surveillance des risques associés à cette utilisation.