Selon les dernières études de prévalence, plus de 160 000 Québécois et Québécoises souffrent de problèmes de jeu de hasard et d’argent, ce qui représente près de 2 % de la population de la province. Cette problématique touche en général deux hommes pour une femme et il semblerait que l’étiologie et les profils de difficultés soient différents selon le sexe de la personne atteinte. Certaines études rapportent que ces différences engendreraient la nécessité d’offrir des interventions différentes selon que les joueurs problématiques sont de sexe féminin ou masculin. Mais, est-ce vraiment le cas ? Les différences présentes selon le sexe sont-elles réellement synonymes d’un besoin d’intervention différent ? La présente étude tente de répondre à cette interrogation en dressant d’abord les profils sociodémographiques et de difficultés de joueurs problématiques en fonction de leur sexe. L’étude compare ensuite l’estimation du besoin d’intervention à ces sphères selon que l’usager est de sexe féminin ou masculin. Pour ce faire, les évaluations d’entrée du Centre de réadaptation en dépendance de Québec (Indice de gravité d’une toxicomanie ; IGT) de 190 joueurs problématiques adultes, 125 hommes et 65 femmes, sont analysées. Les analyses statistiques démontrent des différences significatives entre les sexes quant aux profils sociodémographiques, aux habitudes de jeu de hasard et d’argent et à l’état psychologique. Cependant, aucune différence significative n’est observée entre les besoins d’intervention estimés par les évaluateurs et ceux estimés par les usagers sur ces différentes sphères. Ces résultats suggèrent donc que les usagers témoignent de besoins d’intervention semblables aux différentes sphères de vie évaluées par l’IGT, et ce, malgré des profils sociodémographiques et des profils de difficultés différents selon leur sexe.According to the latest prevalence study, more than 160 000 Quebecers suffer from a gambling problem, which represents about 2% of the Quebec population. These problems usually affect two men for every woman and it seems that, according to the gender, the etiology and the patterns of difficulties differ. Studies report that these differences create the need for different interventions depending on whether problem gamblers are men or women. But, is that a fact? Do these gender differences actually suggest a need for different intervention to solve gambling issues? This study attempts to answer this question at first by establishing the demographic profile and the pattern of difficulties according to the gender of problem gamblers. Secondly, the study compares the intervention need on different areas of life depending on the gambler’s gender. In order to achieve this, the evaluation used at admission (Indice de gravité d’une toxicomanie; IGT) with 190 problem gamblers (125 men and 65 women) who seek treatment at the Centre de réadaptation en dépendance de Quebec is analyzed. Statistical analyzes show significant differences between gender concerning the sociodemographic profiles, gambling habits a...