Les psychosociologues n’ont pas encore suffisamment intégré la crise écologique dans leur interventions et interrogé ses enjeux dans leurs pratiques. L’article, qui prend la forme d’un essai pour ouvrir un débat, part de l’hypothèse que cette difficulté tient principalement à un ancrage dans le courant classique des sciences humaines et sociales dont l’anthropocentrisme est aujourd’hui interrogé ; d’autre part à mettre en évidence les ressources présentes pour effectuer ce tournant. La démarche proposée part de la grille de lecture de la complexité de la réalité sociale établie dès 1966 par Jacques Ardoino, en tant que référence pour de nombreux psychosociologues. Je propose d’ajouter deux dimensions ou instances : le corps et la Terre, pour étendre le cadre de référence des analyses psychosociologiques et inviter à renouveler les références de la discipline et ouvrir sa pratique aux enjeux actuels.