La rage est encore aujourd’hui responsable d’environ 60 000 décès humains par an, principalement dans les populations démunies en Afrique et en Asie. Pourtant, depuis le développement du premier vaccin par Louis Pasteur, il y a 130 ans, les mesures prophylactiques se sont considérablement améliorées et allégées. Elles sont désormais composées du vaccin associé à des immunoglobulines antirabiques d’origine équine ou humaine purifiées. Mais, d’une manière générale, les protocoles de prophylaxie post-exposition sont longs et coûteux et les immunoglobulines, qui servent à la sérothérapie associée, sont chères et peu accessibles dans les pays en voie de développement. Enfin, la rage chez l’Homme reste incurable lorsque les symptômes apparaissent, voire même lorsque les patients sont pris en charge trop tardivement pendant la période d’incubation. Dans ces deux cas, des approches, qui laissent espérer un changement de paradigme au bénéfice des populations exposées, ont été développées. Enfin, les campagnes de vaccination antirabique de masse des chiens, qui constituent la mesure de prévention de la rage chez l’Homme la plus efficace et la moins coûteuse, se heurtent à des difficultés d’implémentation et présentent, parfois, une efficacité modérée. À ce titre, l’identification et l’analyse des moteurs épidémiologiques, conditionnant la circulation du virus dans les populations canines, permettent de mieux comprendre les points clés du contrôle qui doivent être associés à ces campagnes.