Depuis les années 1970-1980, en France, le phénomène de Renouveau du conte a fait émerger une pratique de l'oralité ayant des enjeux nouveaux. Les actes publiés sous la direction de Geneviève Calame-Griaule, suite aux rencontres sur ce thème en attestent et en présentent les aspects et questionnements (Calame-Griaule, 1999). Différents éléments ont permis ce renouveau, notamment les initiatives des bibliothécaires et le mouvement d'éducation populaire (Touati, 2000, 12). Rappelons qu'une des missions des bibliothécaires consiste à valoriser le patrimoine oral, et qu'une des missions de l'éducation populaire, à partir du conte oral, permettrait de s'approprier ou de se réapproprier la parole, qu'elle soit ordinaire ou non. Nous avons peu à peu assisté à la mise en spectacle du conte oral, surtout dans des théâtres et sur d'autres scènes. L'image du conte lors de veillées au coin du feu, même si elle peut faire émerger une certaine nostalgie à sa simple évocation, n'a pas pour autant disparue, mais cette pratique s'est considérablement modifiée. Depuis presque quarante ans, les acteurs du renouveau du conte oral cherchent à légitimer cette pratique comme un art et une pratique artistique s'insérant dans une démarche à la fois globale, nationale et locale auprès de populations des plus diverses. En parallèle, cette pratique touche des milieux professionnel ou amateur, des enfants et des adultes, de l'initié au novice. Nous pouvons donner l'exemple de trois réseaux constitués : • Mondoral, qui rassemble quatre structures oeuvrant pour les arts de la parole : Paroles Traverses, la Maison du Conte, le Centre de Littérature Orale, le centre des Arts du Récit 1 , • l'APAC, Association professionnelle des artistes conteurs 2 , • le RNCAP, Réseau national du Conte et des Arts de la parole 3. Échange et atmosphère d'écoute dans la pratique contemporaine du conte oral e...