Le projet de l’enseignement de la philosophie et du dialogue philosophique en baccalauréat professionnel a fait émerger de récentes directives ministérielles introduisant les ateliers de philosophie facultatifs visant à répondre « aux besoins des adolescents » (sic). Mais si la moitié des élèves décrocheurs du système éducatif est issue des lycées professionnels avec une surreprésentation d’adolescents issus de quartiers prioritaires de la ville, de quels besoins parle-t-on ? Parlent-ils ? Les adultes parviennent-ils à dialoguer avec ceux qui décrochent ? Notre contribution s’attache à questionner les vulnérabilités adolescentes au sein des lycées dits sensibles situés en QPV par l’entrée de la population des décrocheurs. Afin d’approcher ces vulnérabilités conduisant au décrochage scolaire, nous proposons les résultats d’une expérimentation basée sur l’analyse de lettres de démission rédigées par les adolescents permettant d’illustrer, par la langue employée, les questionnements et mobilisations adolescentes, tout en situant les thématiques porteuses lors des dialogues philosophiques.