RésuméDepuis les années 2000, on estime que de 5 % à 8 % des jeunes Québécois éprouvent des difficultés importantes de consommation de substances psychoactives (SPA), ce qui pose la question cruciale des traitements de ces problèmes. Cet article propose d'abord un survol des principaux services offerts aux jeunes et des facteurs, liés ou non au traitement, pouvant expliquer les changements dans le processus de rétablissement des jeunes toxicomanes québécois. La présenta-tion de cinq études dirigées par les auteurs du présent article permet une certaine réflexion sur les services offerts aux jeunes Québécois ayant un problème de consommation de SPA. Il ressort, notamment, qu'une diminution de la consommation de SPA survient dans les six à douze mois suivant l'admission des jeunes dans l'un des traitements. Il ne s'agit généralement pas d'une abstinence complète, ce qui n'est d'ailleurs pas visé par la plupart des jeunes en traitement. Des changements dans d'autres sphères de leur vie, les occupations par exemple, sont aussi observables. Les résultats sur la santé psychologique sont plus mitigés. La satisfaction des jeunes face à ces traitements semble généralement positive. Parmi les facteurs de changements identifiés par les jeunes, on retrouve notamment l'alliance thérapeutique, le contexte de traitement en groupe, le soutien parental, la fréquentation de pairs conformistes et des activités sportives ou artistiques alternatives à la consommation. Les résultats sur les trajectoires permettent de constater que plusieurs types de trajectoire de réadaptation existent, que le succès du traitement ne prend pas nécessairement la forme d'une abstinence et surtout pas d'une abstinence définitive et que les trajectoires sont sinueuses.
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