Les mesures de la plupart des paramètres climatiques sont effectuées ponctuellement, dans les stations d'un réseau d'une densité souvent inégale. De nombreuses applications, dans le domaine du climat mais avec des influences économiques et sociales, nécessitent pourtant des valeurs climatiques en tout point de leur champ d'étude. Il est donc très souvent nécessaire d'interpoler ces variables. Le travail présenté ici s'intéresse particulièrement à la température de l'air, variable très fluctuante dans le temps comme dans l'espace, notamment en région de montagne. Notre terrain d'étude est constitué de quatre départements français (Isère, Savoie, Haute-Savoie et Hautes-Alpes) situés essentiellement dans les Alpes, même si l'ouest de la région (Avant-Pays Savoyard et Bas Dauphiné) n'est plus à proprement parler dans le domaine alpin. Cet article présente, après les données utilisées, la méthode retenue pour la spatialisation de la température de l'air, fondée sur une régression multiple permettant l'estimation de la température à partir de variables explicatives décrivant le relief et complétée par le krigeage des résidus de cette régression. L'influence de l'échelle temporelle est majeure sur l'intérêt d'inclure certains des paramètres dans le modèle. Par exemple, s'il est évident que sur une moyenne annuelle, l'altitude est souvent la seule variable expliquant les variations de température, il n'en est rien à l'échelle quotidienne, où une combinaison de facteurs est fréquemment nécessaire pour une bonne estimation. La modélisation du comportement quotidien des températures permet également de développer des applications pour étudier, par exemple, la répartition du nombre de jours de gel dans certaines vallées. La période étudiée est le mois de décembre 1995.