La présente étude analyse au moyen d’une enquête réalisée auprès de 167 maraîchers de bas-fonds marécageux de la ville de Yaoundé (Cameroun) quelques aspects de l’utilisation des pesticides de synthèse et la perception de l’utilisation des extraits de plantes sauvages dans la lutte contre les ravageurs et les maladies des cultures. L’analyse descriptive des données montre que 85% des maraîchers enquêté n’ont pas été formés en agriculture, et 59% n’ont pas reçu de conseils sur l’utilisation des pesticides de synthèse. Par ailleurs, seuls 29% d’entre eux ont fait des études universitaires. En conséquence, même s’ils déclarent connaître que les pesticides de synthèse sont dangereux pour la santé (97%), ils ne respectent pas les bonnes pratiques phytosanitaires et manifestent de nombreux symptômes à l’instar du picotement du nez, la fatigue et le larmoiement. Toutefois, tous reconnaissent que les extraits de plantes sauvages peuvent être utilisés pour la protection des cultures contre les risques liés aux ravageurs et aux parasites. Cependant, seuls 43% y ont souvent recours, et parmi ces personnes, 71% ont déclaré les utiliser en cas de manque d’argent pour l’achat des pesticides de synthèse. De plus, 66% d’entre eux pensent que les extraits de plantes sauvages ne sont pas susceptibles de remplacer les pesticides de synthèse en agriculture. Ainsi, cette étude met en exergue la problématique de l’orientation des approches de la protection des cultures vers la voie de l’écologie.