Les tradipraticiens, dont les activités sont reconnues et intégrées au système de soins burkinabè depuis les années 1990, sont assez mal connus des autorités sanitaires contrairement aux structures de soins biomédicaux. Or, les études sur le recours aux soins montrent leur utilisation fréquente par les populations. Pourtant, aucune base de données ne permet de disposer d’informations précises sur leur disponibilité et leur répartition spatiale en milieu urbain. Une collecte géolocalisée associée à un questionnaire a permis de recenser 464 tradipraticiens dans la ville de Ouagadougou. L’analyse spatiale, basée sur la moyenne du plus proche voisin et l’analyse centrographique, révèle une installation préférentielle de ces praticiens dans les quartiers périphériques (92,8 %) avec une forte présence dans les marges urbaines non loties et éloignées des sites commerciaux attractifs. Toutefois, une nouvelle catégorie semble émerger, dont les pratiques et les lieux d’implantation sont plus proches des préoccupations lucratives des structures de soins conventionnels privés : les néotradipraticiens. Ils ne représentent toutefois qu’une faible part de cette catégorie de soignants dont la répartition spatiale est assez révélatrice de l’organisation spatiale de la ville.