L’habileté à détecter et à manipuler la structure morphologique des mots contribue aux performances en lecture et en écriture. Malgré l’importance de la conscience morphologique pour le développement des habiletés langagières, les tâches utilisées pour sa mesure mobilisent des habiletés extrêmement variées. L’objectif de cet article est de mieux comprendre la conscience morphologique de locuteurs du français L2, à l’aide d’une reprise de l’étude de Bourdages et Foucambert (2018). Soixante-sept élèves anglophones en immersion précoce en français (âgés de 8 à 12 ans) ont effectué six tâches différentes traditionnellement utilisées pour mesurer la conscience morphologique. Les données sont analysées à l’aide d’analyses factorielles confirmatoires pour trouver le modèle s’ajustant le mieux aux données recueillies. Contrairement aux résultats pour les locuteurs français L1, les résultats montrent l’importance du type d’unité manipulée et montrent que ces élèves ont de faibles capacités à remarquer et à manipuler les unités morphologiques. Notre discussion porte sur les stratégies visant à promouvoir le développement de la conscience morphologique dans le cadre du programme d’immersion. De manière plus générale, nous soutenons que l’activité métalinguistique devrait être au coeur des programmes d’immersion, car ces capacités soutiennent la production et la compréhension de la langue.