Les différentes initiatives internationales visant à influencer les politiques d’aménagement du territoire menées en Bulgarie, depuis la sortie du communisme jusqu’à nos jours, ont eu pour fin d’amener les acteurs nationaux à adopter une certaine conception, endogène et partenariale, du développement local. L’analyse sociologique des effets de ces entreprises de transfert sur les pratiques d’action publique au niveau local constitue notre point d’entrée pour revisiter la théorie des relations entre transferts et apprentissages telle qu’elle a été élaborée par les études sur l’européanisation. À partir de l’examen de cas localisés, l’article amorce la construction d’une autre conceptualisation des rapports transferts-apprentissages. Celle-ci appréhende l’apprentissage comme l’effet émergent et cumulatif d’une conjonction de processus sociaux qui, non seulement font intervenir diverses formes de transferts tant hiérarchiques que volontaires, mais comportent également des dynamiques endogènes telles que les coopérations public-privé, l’action de diffusion interne engagée par des acteurs nationaux déjà gagnés à la cause du modèle (organisations représentatives, professionnels) ou encore le jeu politique dans l’arène municipale démocratisée.