À partir de l’exemple de la région Diyarbakır-Şanlıurfa, l’article propose une lecture critique de la mise en place récente des agences de développement régional en Turquie et de la spécificité des régions du Sud-est anatolien. La portée du processus de régionalisation est ainsi relativisée eu égard la multiplication des institutions et des difficultés propres à chaque région. L’éventualité d’une spécificité kurde ne joue pas de rôle majeur dans ce processus. Les agences sont surtout des instruments nouveaux pour favoriser l’émergence d’une classe d’affaires organisée sur le plan local, considérée comme une condition nécessaire à une meilleure compétitivité régionale, et apparaissent plus comme un nouveau mode de management territorial qu’une réelle possibilité de mise en cohérence des différents plans de développement.