Réinscrire les études sur le journalisme dans une sociologie générale

Abstract

La recherche française contemporaine sur le journalisme suit deux tendances principales : une institutionnalisation sur le modèle des journalism studies aux États-Unis et un usage routinier d’analyses de contenus, peu ajustées aux exigences du métier de sociologue à partir du moment où elles s’autonomisent des méthodes d’enquête principales de la discipline. Dans ce contexte, cet article plaide pour une réinscription des données empiriques produites sur le journalisme dans une sociologie de la production des biens symboliques, et, au-delà, dans une théorie générale du social. Plus spécifiquement, les auteurs proposent un programme de recherche articulé autour d’une cartographie du champ journalistique et de l’analyse de ses relations avec les autres composantes du champ du pouvoir.

L’enjeu des manifestations antiracistes de juin 2020 : résonance médiatique ou resocialisation des populations majoritaires ?

“…Despentes n'aurait pas écrit de lettre si elle ne la croyait pas capable de faire avancer la cause de l'antiracisme en France. Et ne parle-t-on pas en outre de socialisation par les médias (Ferron, Comby, Souanef et Berthaut, 2018), et notamment de socialisation politique (Darras et Vera Zambrano, 2016) ?…”

Concilier contraintes économiques et indépendance : un journalisme à la frontière de la profession

“…Dans la lignée de cette littérature, il serait notamment intéressant de compléter cet article par un travail sur les négociations partenariales qui entourent « Cities ». En considérant les structures sociales, les pratiques collectives, les représentations qui encadrent le travail de production de l'information, plaçant ainsi l'étude du journalisme dans une sociologie plus générale (Ferron et al, 2018), un ensemble d'auteurs participe par ailleurs à démontrer l'hétérogénéité du champ journalistique contemporain. La part exponentielle de médias alternatifs, de « pure players » ou encore de « journalistes citoyens », qui s'inscrivent dans un mouvement global de développement des outils numériques, interroge directement la structuration de l'espace de production de biens symboliques et invite également à re-questionner les frontières de ce qui constitue un « journalisme professionnel » (Canu et Datchary, 2010).…”