Several sites dating to the first half of the first millennium BC in Tigray and Eritrea are characterised by the occurrence of South Arabian elements mainly evident in monumental architecture, sculpture and inscriptions. The indisputable presence of such features was at first regarded as proof of a Sabaean colonisation of the region and was also cited to explain the origin of some Semitic languages spoken in Ethiopia and Eritrea. Investigations conducted in the 1960s and 1970s showed that the South Arabian features should be regarded as status-markers of the elite; the contemporaneous presence of elements representing the culture of the indigenous population was also stressed. In this paper, some artworks of this date will be reconsidered. It will be suggested that they are characterised by a conscious use of exogenous elements of different origins (not just Sabaean, not just South Arabian) assembled in a local and original syntax and expressing local social and symbolic messages related to the emphasis of state or group identity. Finally, a new assessment of the art will be attempted following this approach, with a tentative explanation for its rise and development.Résumé Plusieurs sites datant de la première moitié du premier millénaire av. J.-C. au Tigray et en Erythrée sont caractérisés par des éléments sud-arabiques très évidents dans l'architecture monumentale, la sculpture, et dans les inscriptions. Ces éléments ont été considérés comme les preuves tangibles d'une colonisation sabéenne qui pourrait expliquer l'origine des langues sémitiques parlées en Ethiopie et en Erythrée aujourd'hui. Des recherches menées dans les années soixante et soixante-dix ont montré que les éléments sudarabiques démarquaient plutôt le rang et statut social de l'élite, tout en soulignant le caractére local des elements représentant la culture des Afr Archaeol Rev (populations indigènes. Cet article se propose de ré-examiner le travail artistique et certain objets d'art de cette période. On montrera qu'ils sont caractérisées par un usage conscient d'éléments exotiques divers (pas seulement sabéens, ni sud-arabiques) intégrés dans une syntaxe locale originale, qui exprime des messages sociaux et symboliques locaux associés à la création d'une identité étatique. Enfin, sur la base de cette approche identitaire, on proposera une nouvelle interpretation de l'art de cette période, et une explication de ses origines et développement.