Résumé -Introduction :La personne âgée est atteinte de polypathologies et polymédiquée. Les prescriptions sont faites par plusieurs médecins qui s'ignorent réciproquement, ce qui augmente le risque d'effets adverses. Observation : Le cas d'une patiente de 91 ans vivant dans un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes est rapporté. Quatre mois après une perfusion de zolédronate suite à une chute avec tassement vertébral, elle a consulté pour une gêne maxillaire gauche, ce qui a permis de découvrir un foyer d'ostéonécrose spontanée maxillaire. Un deuxième foyer d'ostéonécrose, mandibulaire, a été diagnostiqué trois semaines plus tard. Considérant l'âge de la patiente et l'absence de troubles fonctionnels, seul un débridement chirurgical superficiel a été réalisé. Discussion : L'apparition d'ostéonécroses spontanées bimaxillaires quatre mois après une perfusion unique de zolédronate étant peu probable, la recherche approfondie des antécédents de la patiente a permis de retrouver une prise de trois bisphosphonates oraux pendant sept ans sans aucun examen et suivi bucco-dentaire. L'interrogatoire médical des patients âgés atteints de troubles cognitifs étant difficile, la recherche de tous les médecins prescripteurs est nécessaire. Conclusion : La prise en charge de l'ostéonécrose associée aux bisphosphonates étant complexe, le chirurgien-dentiste joue un rôle important dans la prévention de cette pathologie.Abstract -Osteonecrosis of the jaws: when past bisphosphonates therapy is unknown. Introduction: Older people have multiple morbidities and are polymedicated. The medicines are prescribed by several doctors who are unaware of each other, hence the increased risk of adverse effects. Observation: We report the case of an institutionalized 91-year-old female patient. Following a fall resulting in a vertebral compression fracture, she received an infusion of zoledronic acid. Four months after this treatment, she consulted for left maxillary discomfort. A voluminous bone sequestrum revealed a maxillary osteonecrosis area. Right mandibular osteonecrosis was diagnosed three weeks later. Considering the patient's age and the lack of functional impairment, surgical debridement was the only procedure performed. Discussion: The emergence of spontaneous maxillary osteonecrosis four months after a single infusion of bisphosphonate being implausible, we searched her medical records for the physicians who treated the patient before her institutionalization. We found three oral bisphosphonate medications during seven years. No oral examination was performed during this therapy. The diagnosis of jaw osteonecrosis should lead the oral surgeon to look for past bisphosphonate therapy among other possible etiologies of this pathology. Indeed, this treatment is often forgotten by patients suffering from cognitive impairment. Conclusion: As the management of bisphosphonate-related osteonecrosis of the jaws is difficult, the oral surgeon has an important role in the prevention of this pathology.
Mots clés :bisphospho...