RésuméLa société internationale s'est fixée comme objectif d'effectuer une transition vers des formes plus durables de production et de consommation d'énergie. Comment le facteur religieux répond-il en termes de soutien à cette transition énergétique vers des modèles d'énergies durables et renouvelables ? C'est une question à laquelle les sciences sociales commencent juste à répondre. En Amérique latine, elle a à peine été posée. Cet article est un effort pour répondre à cette question en tenant compte du caractère complexe de la définition de la religion et de la religiosité. En s'appuyant sur une méthodologie mixte, l'auteur analyse une enquête nationale effectuée auprès d'étudiants universitaires chiliens. On observe les liens entre choix religieux et religiosité déclarée et certaines dimensions de la transition énergétique : efficacité énergétique, énergies renouvelables, et modèles sociaux de consommation durable d'énergie. La religion joue un rôle multiple et non univoque. De nombreuses tendances indiquent que les catholiques, les évangéliques et les membres d'églises missionnaires ne soutiennent pas la transition énergétique, alors que les non-croyants le font. Mais les tendances sont faibles. L'auteur analyse ces tendances parmi d'autres, pondère leurs significations et en propose une interprétation et une typologie. Il avance une interprétation touchant à la nécessité d'approfondir l'étude de la relation entre religion et changement des modes de vie vers des formes énergétiques plus durables.
Mots-clés
AbstractGlobal society's goal is to transition to more sustainable forms of energy production and consumption. How is the religious factor supporting this transition to sustainable energy models and renewable energy? This is a question that social scientists are only just beginning to respond to. In Latin America, it has hardly been raised. This article is an effort to answer this question, taking into account the complex nature of the definition of religion and religiosity. Building on a mixed methodology, the author analyses a national survey of Chilean university students. He observes the relationship between religiosity or declared religious choice and certain aspects of the energy transition -energy efficiency, renewable energy and social patterns of sustainable energy consumption -and finds that religion does play a role, but that this is heterogeneous: many trends indicate that Catholics, evangelicals and members of missionary churches do not support the energy transition, while non-believers do, but the trends are weak. The author analyses these and other trends, ponders their meanings and provides an interpretation and typology. His interpretation points to the need for further study of the relationship between religion and changing lifestyles towards more sustainable forms of energy. (GIEC, 2007 ;Ferrari et al., 2012). Ce concept a débuté il y a déjà plusieurs décennies en Europe et dans divers pays développés et depuis lors a fait l'objet de nombreuses études (Geels, 2013). Mais en Amérique l...