Transition ou consolidation du régime dominant : le métabolisme urbain en question » Pour une approche interdisciplinaire du métabolisme urbain et de ses transformations 1Si les politiques d'économie circulaire fleurissent en France et ailleurs, la connaissance du métabolisme urbain, entendu comme l'ensemble des flux d'énergie et de matière permettant le fonctionnement des villes, demeure aujourd'hui lacunaire. Les travaux en la matière ont connu un regain d'intérêt depuis quelques années (Weisz, Steinberger, 2010 ;Zhang, Yang, Yu, 2015), mais, bien que toujours plus nombreux, restent dispersés de par le monde, souvent concentrés sur les métropoles conçues comme la forme paroxystique et dominante de l'urbanisation planétaire (Ferrao, Fernández, 2013) -l'énormité des flux de matières et d'énergie qu'elles mettent en jeu ne laisse en effet pas d'être préoccupante (voir par exemple : Kennedy et alii, 2015). Ces travaux sont souvent ancrés dans une approche quantitative qui néglige le caractère multiscalaire du métabolisme urbain et plus généralement territorial. Ils peinent par ailleurs à envisager le métabolisme comme une coproduction socio-écologique et, lorsqu'ils le font, s'inscrivent la plupart du temps dans une visée prescriptive et normative placée sous le sceau de la transition, nouvel étendard de la modernisation écologique et du progrès, sans vraiment questionner les tenants et aboutissants de celle-ci.