Pour expliquer la persistance de la catégorie de « petite ville » et son intérêt renouvelé, l’entrée par la centralité constitue un opérateur de recherche susceptible de révéler sa réalité à travers la diversité et la singularité des situations, à condition de ne pas réduire la centralité à une addition de polarités ou à son expression exclusive par le centre urbain. A partir de l’analyse de la trajectoire urbaine de Rive de Gier (15 000 habitants, entre Lyon et Saint-Étienne, France), cet article montre la singularité historique de sa centralité et de ses expressions spatiales, puis son érosion liée à des processus sociaux, économiques et politiques exogènes et banalisants, au profit de centralités périphériques. Ces dernières, produites par les besoins et les mobilités des populations périurbaines dans un territoire à la fois doublement et inter-métropolisé, obligent à questionner la conception du développement territorial à l’œuvre pour les petites villes dans la métropole multipolaire, et partant la dévalorisation symbolique des centralités traditionnels et leurs effets ségrégatifs.