Ces dernières années, les troubles dépressifs sont devenus l’une des principales
causes d’absence au travail. Pour les personnes concernées, le risque d’incapacité prolongée
au travail est bien réel et engendre des coûts considérables sur les plans humain et social,
sans parler des coûts financiers. Malgré son importance, la question du retour au travail
(RAT) est rarement présentée comme étant prioritaire à considérer dans l’intervention
clinique, notamment par les intervenants des soins primaires. Par conséquent, ces derniers
ont peu d’indications concernant l’intervention à préconiser pour favoriser le RAT en temps
opportun et ils peuvent même s’interroger sur la pertinence de viser un tel
objectif.Cet article a pour but de proposer des balises aux intervenants des soins primaires
en répondant à la question suivante : pourquoi et comment les intervenants des soins
primaires doivent-ils soutenir le RAT après un arrêt de travail en raison d’un trouble
dépressif ? La première partie de l’article permettra de faire un survol des connaissances
actuelles soutenant la pertinence d’intervenir précocement pour prévenir l’incapacité
prolongée de travail suite à un arrêt de travail en raison d’un trouble dépressif. En
deuxième partie, nous présenterons un ensemble de principes devant guider l’intervention de
retour au travail et en proposerons des illustrations adaptées au contexte des soins
primaires. Nous nous appuierons pour ce faire sur des travaux de recherche récents réalisés
en contexte québécois.Depressive disorders have become one of the main causes of sick leave in recent
years. For the individuals concerned, the risk of long-term work disability is very real and
generates considerable human and social costs, not to mention financial costs. Despite its
importance, the issue of the return to work is rarely presented to primary care
professionals, among others, as a priority to be factored into their clinical interventions.
The latter thus have very few guidelines to help them choose the best intervention for
promoting a timely return to work and may even question the relevance of such an
objective.The purpose of this article is therefore to propose a set of reference points for
primary care professionals by answering the following question: why and how should the
return to work be supported following sick leave for a depressive disorder? The first part
of the article provides an overview of current knowledge that supports the relevance of
early intervention to the prevention of long-term work disability. The second part proposes
a number of promising interventions for achieving this objective and feasible for primary
care professionals. These proposals are based on recent research work by our
team