> La prévalence de l'insuffisance cardiaque est estimée à 1-2 % de la population adulte et la mortalité de ces patients demeure élevée. La recherche de nouveaux indicateurs pronostiques, tels que des biomarqueurs circulants, est nécessaire pour identifier les patients à haut risque et instituer des thérapeutiques de recours. Dans la famille des ARN non codants, nous avons choisi de tester la potentialité des ARN longs non codants (lncARN), comme indicateurs de cette pathologie. Nous avons mis en évidence que les taux plasmatiques du lncARN LIPCAR pouvaient prédire la mortalité précoce chez des patients insuffisants cardiaques. La disponibilité de tels marqueurs permettrait d'envisager une prise en charge appropriée et bénéfique des patients. < L'évaluation pronostique fait donc partie intégrante de la prise en charge du patient insuffisant cardiaque. En effet, les patients identifiés à « haut risque » sont éligibles pour les thérapeutiques de recours que sont l'assistance et/ou la transplantation cardiaque. L'évaluation pronostique du patient insuffisant cardiaque fait classiquement appel à plusieurs paramètres parmi lesquels le stade de la maladie selon la classification NYHA (New York Heart Association), la fonction ventriculaire gauche, la fonction ventriculaire droite, le taux de peptide natriurétique de type B (BNP pour brain natriuretic peptide, responsable de l'excrétion de sodium par les reins) et les paramètres issus de l'épreuve d'effort métabolique (pic de VO 2 ) [5,6]. Il persiste toutefois une importante variabilité dans le pronostic de l'insuffisance cardiaque, des patients considérés à faible risque présentant une évolution défavorable, et des patients évalués à haut risque ayant, de manière surprenante, une survie très prolongée. De plus, certains paramètres pronostiques puissants, comme ceux de l'épreuve d'effort métabolique par exemple, ne sont pas toujours disponibles en pratique clinique. Il existe donc un besoin important de nouveaux indicateurs pronostiques dans l'insuffisance cardiaque. Idéalement, il devrait s'agir de marqueurs non invasifs, facilement disponibles, ne dépendant pas de l'opérateur, et relativement peu coûteux. Les biomarqueurs circulants correspondent à ce « cahier des charges ». À l'heure actuelle, le BNP est le seul biomarqueur circulant qui est utilisé en routine dans cette indication [7]. En effet, chez les patients ayant une insuffisance cardiaque systolique stable, la détermination du BNP permet une meilleure information pronostique, indépendante de la fraction d'éjection ou du pic de consommation d'oxygène [8] Les maladies cardiovasculaires sont la principale cause de mortalité dans les pays industrialisés avec 1 900 000 morts dans l'Union européenne entraînant un coût estimé à 196 milliards d'euros [1]. En ce qui concerne l'insuffisance cardiaque (IC), sa prévalence a été estimée à 1-2 % de la population adulte des pays industrialisés et augmente avec l'âge puisqu'elle dépasse 10 % chez les individus âgés de plus de 70 ans [2]. En dépit d'importants progrès thérape...