CONTEXTE : Le taux de mortalité maternelle reste élevé (882/100 000 naissances) en République Centrafricaine (RCA), du fait de la survenue de fréquentes complications obstétricales. Médecins Sans Frontières y soutient
une maternité de référence à la capitale, Bangui.OBJECTIFS : Décrire la prévalence, les facteurs associés et la létalité, de l’une des plus sévères, la rupture utérine (RU), ainsi que
l’influence d’un antécédent de chirurgie utérine.MÉTHODES : Ceci est une étude transversale sur des données collectées rétrospectivement entre janvier 2018 et décembre 2021 pour les femmes accouchées
d’un nouveau-né plus de 1 000 g.RÉSULTATS : Sur 38 782 accouchements, 229 (0,6%) de RU étaient enregistrés. Les facteurs associés à la RU étaient : une parité ≥5 (ORb 7,5 ; IC 95% 4,6–12,2), une présentation
fœtale non occipitale (ORb 2,8 ; IC 95% 2,1–3,7) et une macrosomie (OR 4 ; IC 95% 2,6–6,4). La létalité était de 4,4% et la mortinatalité de 64%. La RU était survenue sur utérus non cicatriciel chez 150 (66,1%) femmes. L’issue
était plus défavorable en cas de survenue sur utérus non cicatriciel que cicatriciel avec plus de décès maternel (6% vs 0% ; P = 0,023) et un Apgar du nouveau-né <2 (69,1% vs 45,8% ; P < 0,001).CONCLUSION : La RU
reste un problème majeur de santé maternelle et périnatale en RCA et des efforts sont nécessaires pour détecter précocement les facteurs de risque et d’augmenter la couverture des Soins Obstétricaux et Néonataux d’Urgence
Complets.