Symbole de la précarité étudiante, l’aide alimentaire est le point de rencontre de la population décrite dans cet article, plus hétéroclite qu’il n’y paraît. L’enquête « ÉtuCris », menée à l’hiver 2021-2022 dans des distributions alimentaires, surtout parisiennes, permet d’avancer que des étudiants étrangers, en mobilité internationale, y sont principalement présents. Ce sont d’abord des « néo-arrivants » en France, confrontés à un choc social et à des épreuves administratives. On trouve aussi des personnes étrangères plus « installées », comptant avant tout sur elles-mêmes pour se loger de façon indépendante et joindre les deux bouts. Enfin, des personnes françaises héritant de la précarité familiale, majoritairement boursières, constituent la troisième sous-population de cet échantillon. Le recours à un guichet de l’assistance est un appoint économique, dans un contexte de limitation des composantes principales des budgets estudiantins : les subsides institutionnels, l’aide familiale et l’emploi.