Dans cet article, seront présentés dans une première partie la famille des sémaphorines, leurs récepteurs, leur signalisation, puis leurs principales fonctions dans les tissus sains. La partie suivante traitera du rôle de certaines sémaphorines dans les cancers en tant que molécules pro-ou anti-tumorales.
Les sémaphorines : récepteurs, signalisation et fonctionsLe terme « sémaphorine » vient du grec semâ, « signal », et phoros, « qui porte », en raison du rôle de ces molécules dans le guidage axonal découvert il y a douze ans. La famille des sémaphorines compte environ 25 membres répartis en huit classes, dont une classe virale (Figure 1) [1]. Les sémaphorines peuvent être soit attachées à la membrane par un groupement glycosyl phos phatidyl inositol (GPI), soit transmembranaires ou sécrétées, mais elles possèdent toutes en commun un domaine caractéris-tique de 500 acides aminés riche en résidus cystéine appelé domaine « Sema ». Ce domaine est également retrouvé dans la séquence des récepteurs des facteurs de dispersion, les récepteurs Met et Ron qui participent à la régulation de l'invasion cellulaire [2]. Les premiers récepteurs des sémaphorines identifiés, les neuropilines 1 et 2 (NRP1 et NRP2), se lient spécifiquement aux sémaphorines de classe 3 [3,4]. La partie intracytoplasmique des neuropilines est cependant extrêmement courte, et d'autres partenaires protéiques capables d'activer la signalisation des sémaphorines ont été recherchés. Les plexines ont ainsi été identifiées et longtemps proposées comme uniques molécules capables d'activer la signalisation intracellulaire des séma-phorines [2,5]. Le modèle faisant intervenir les neuropilines dans le complexe récepteur des sémaphorines de classe 3 vient cependant d'être remis en question puisque SEMA3E, chez la souris, exerce un effet répulsif sur les cellules endothéliales en se liant directement à la plexine D1 [6] Article disponible sur le site http://www.medecinesciences.org ou http://dx