Trois moments forts de la littérature acadienne au féminin sont à l’étude dans cet article : Évangéline Deusse (1975) d’Antonine Maillet, écrit contre le mythe d’Évangéline de Longfellow, exhibe toute la verve pour laquelle son auteure est connue. Graines de fées (1980), premier recueil poétique de Dyane Léger, signale que la modernité de l’écriture des femmes est arrivée en Acadie : ses jeux de mots jusqu’alors inouïs sont sous-tendus par un vaste réseau intertextuel. Et le roman postmoderne Pour sûr (2011), de France Daigle, excelle dans sa réflexion soutenue sur les langues. Non seulement l’auteure continue-t-elle sa méditation sur la place du chiac au Nouveau-Brunswick, mais elle fait coexister le vernaculaire avec d’autres variantes du français et d’autres langues minoritaires, si bien que les préoccupations langagières de ses personnages prennent une ampleur qui risque même d’ébranler le statut de l’anglais : la défamiliarisation de cette langue quasi omnipotente est seulement un des effets de la virtuosité ludique du dernier roman de Daigle.Three important moments of Acadian literature written by women are considered in this article: Évangéline Deusse (1975) by Antonine Maillet, written against Longfellow’s myth of Évangéline, exhibits all the flair for which its author is known. Graines de fées (1980), Dyane Léger’s first collection of poems, highlights that the modernity of women’s writing has arrived in Acadia: her innovative play on words are underpinned by a large intertextual network. And France Daigle’s postmodern novel Pour sûr (2011) excels in its extensive reflection about languages. Not only does the author continue her meditations on the significance of chiac in New Brunswick, but contrasts the vernacular with different variations of French and other minority languages; the linguistic concerns of her characters may go as far as weakening the status of the English language: the defamiliarization of this all-important language is only one of the effects of the playful virtuosity in this last novel by Daigle