Cet article s’attache aux paraboles et aux images langagières de la version chinoise du Su̅tra du Lotus, traduit du sanskrit par Kuma̅rajīva en 406. Il souligne le rôle sémiotique que les métaphores filées revêtent dans cette Écriture en tant que signes évocateurs de la bouddhéité, à savoir d’une dimension qui n’est ni sensible ni intelligible, puisqu’elle suppose la disparition de tous les phénomènes et le dépassement de l’illusion identitaire. En exploitant la notion de semiosis illimitée, l’auteure cherche à comprendre quel type d’herméneutique est suggéré dans le texte à ses récepteurs (les lecteurs, les pratiquants) pour atteindre la vacuité et le salut. L’extinction totale et parfaite de la souffrance entraîne, en effet, la déconstruction ontologique de l’enchaînement causal qui régit non seulement le saṃsa̅ra, mais également les systèmes des signes et des significations.This article focuses on the parables and on the imagery of the Chinese version of the LotusSu̅tra, translated from Sanskrit by Kuma̅rajīva in 406. It underlines the semiotic role played by continuous metaphors in this scripture; it interprets them as linguistic signs evoking Buddhahood, namely a dimension that is neither sensible nor intelligible, since it supposes the extinction of all phenomena and the vanishing of all ego-oriented illusions. The author avails herself of the notion of unlimited semiosis and tries to understand which kind of hermeneutical approach is suggested in the text to the receptors (readers, practitioners) in order to reach emptiness and salvation. The perfect and total extinction of suffering actually implies the ontological deconstruction of the causal chain, which presides over not only saṃsa̅ra, but all systems of signs and meanings as well