> L'immunothérapie par anticorps anti-CTLA-4, ipilimumab, est un traitement efficace du méla-nome métastatique utilisé en monothérapie ou associé à la chimiothérapie (dacarbazine). L'effet thérapeutique ne s'observe que chez 10 % à 20 % des patients, mais c'est la première fois qu'un médicament a un effet bénéfique sur la survie globale dans ce contexte pathologique. Les réponses cliniques sont souvent retardées et prolongées et de nouveaux critères d'évaluation, plus adaptés à ce traitement, sont proposés. La toxicité, d'ordre immunologique, fréquente et parfois sévère, doit être connue des médecins et des patients. Il reste à découvrir des biomarqueurs prédictifs d'efficacité et à combiner astucieusement l'ipilimumab aux nouveaux traitements ciblés du mélanome afin d'augmenter la proportion de patients répondeurs. < physiologique est de limiter l'activation du système immunitaire (➜) [46]. La notion d'immunosurveillance et l'implication du système immunitaire dans l'émergence et le développement des cancers sont connues depuis plusieurs années [1,2]. Le mélanome est une des tumeurs dont l'incidence est la plus influencée par le système immunitaire, après les cancers viro-induits comme les sarcomes de Kaposi 1 [3]. Des régressions spontanées de mélanomes, qui peuvent s'accompagner de manifestations d'auto-immunité comme des vitiligos, sont parfois rapportées. Ainsi arrive-t-il souvent que des signes de régression histologique à type d'infiltrat lymphocytaire ou des zones de fibrose cicatricielle soient notés dans les comptes rendus anatomopathologiques des tumeurs primitives des patients. Il arrive également de façon non exceptionnelle que le diagnostic soit porté chez des patients d'emblée au stade métasta-tique, sans qu'aucune tumeur primitive ne soit retrouvée. Ces mélanomes ont un meilleur pronostic que les mélanomes classiques dont la tumeur primitive est connue [4], et on peut supposer que ce meilleur pronostic est lié à une meilleure défense immunitaire qui aurait, dans un premier temps, entraîné une régression totale du mélanome primitif. Plusieurs antigènes associés au mélanome ont été identifiés : antigènes de différenciation mélanocytaire comme MELAN-A (MART-1) ou gp100, ou antigènes de la 1 Le sarcome de Kaposi est lié à l'infection par l'herpès virus humain 8 (HHV8). Il existe sous plusieurs formes : une maladie chronique très rare provoquant des tumeurs cutanées chez des personnes âgées dans le pourtour du Bassin Méditerranéen ; une forme endémique parfois disséminée, touchant les ganglions et les viscères chez l'enfant et l'adulte jeune en Afrique de l'Est ; une forme chez des patients greffés traités par des immunosuppresseurs, et une forme liée aux patients co-infectés par le VIH et l'HHV8, ces deux dernières formes prédominant dans les pays occidentaux.