Comment le facteur culturel est-il considéré en psycho-oncologie ?How are cultural factors taken into account in psycho-oncology?
M. ReichRésumé : La prise en charge des aspects psychosociaux du cancer doit intégrer les problématiques culturelles du patient et de son environnement social et familial. Paradoxalement, cela reste encore très disparate, tant pour des contraintes économiques que justement culturelles, ce qui explique en partie le peu de recherches effectuées sur la thématique transculturelle en psycho-oncologie. La question est de savoir comment transposer chez des populations de culture différente et variée les diverses problématiques rencontrées en psycho-oncologie clinique au quotidien ou étudiées lors de projets de recherche sur les sciences psychosociales, sponsorisées par le biais d'organismes tels que l'INCa ou les cancéropôles, mais aussi de réfléchir aux particularités de leurs repérages et de leurs prises en compte quand on aborde le champ transculturel.Les facteurs culturels ont un impact tant chez les patients au niveau de la perception, la compréhension et le vécu de leur maladie et des traitements proposés que chez les soignants et in fine sur la dyade soignant/soigné.Ces facteurs culturels vont influencer les divers champs de la psycho-oncologie et la façon pour les « psychooncologues » de les aborder en général : communication et annonce de mauvaises nouvelles, relation médecin-malade, vécu de la douleur physique et psychique, investissement du corps, croyances et sens attribués au cancer, adaptation face à la maladie, rôle des familles, accès aux soins psychosociaux, satisfaction des soins, fin de vie.Il existe donc une nécessité à promouvoir le développe-ment de recherches transversales et transculturelles dans le champ de l'oncologie psychosociale. Cela a commencé à se faire sous l'égide de la société internationale de psychooncologie (Ipos) sur des thématiques bien précises telles que l'évaluation et la prise en charge de la détresse émotionnelle des patients souffrant de pathologies cancéreuses.La recherche transculturelle en psycho-oncologie doit respecter les principes éthiques d'autonomie et de nonmalveillance quant à l'obtention d'un consentement dit ou supposé éclairé. Cette éthique repose sur le distinguo de différentes dimensions socio-économiques, socio-linguistiques, institutionnelles et socio-culturelles sans oublier les principes méthodologiques qui régissent ce type d'études.La clinique quotidienne dans ce champ transculturel suppose l'acquisition chez les soignants de compétences culturelles qui leur permettront d'aborder et de prendre en charge le patient dans toutes ses dimensions. Cela passe par la prise de conscience du concept d'acculturation qui va moduler le stress et les capacités d'adaptation des patients de culture différente et confrontés à la maladie.L'abord transculturel en psycho-oncologie s'intègre dans la dimension et la prise en charge psychosociale du cancer. Pour ce faire, il y a une nécessité de sensibiliser puis de former les acteurs de la cancéro...