Socio-histoire de la délinquance juvénile d'un ancien quartier ouvrier de « banlieue rouge » en mutation : de l'entre-deux-guerres aux années 2000

Abstract

Dès l’émergence de la société industrielle et l’arrivée des ouvriers dans l’entre-deux-guerres, le quartier des Grésillons a toujours été confronté aux problématiques que sont la délinquance et toutes les formes de violence. Mais la nature de ces actes « déviants » évolue en fonction des périodes selon le contexte des enjeux économiques et de l’amélioration ou pas des conditions de vie des ouvriers du quartier étudié. Autrement dit, si les bandes de jeunes associées aux « blousons noirs » sont bien présentes durant les Trente Glorieuses, en période de difficultés économiques plus grandes, les faits « déviants » et délinquants s’accentuent comme le montrent les délits enregistrés durant l’entre-deux-guerres ou bien ceux observés à la fin des années 1980.

Jeunes métallos/jeunes des « cités » et les institutions d’encadrement dans l’histoire sociale des quartiers populaires urbains : rétrospective sur les métamorphoses d’un conflit permanent

“…Des ouvriers le plus souvent contraints de se sédentariser en banlieue parisienne. Néanmoins, nous ne développerons pas davantage les questions relatives aux faits déviants et délinquants traités précédemment (Marlière, 2014b) Dans l'entre-deux-guerres, l'État interventionniste sur les questions sociales étant plutôt absent de l'espace public, les acteurs de la régulation et d'encadrement sont dans une certaine mesure les responsables des commerces de proximité, car situés au coeur du tissu social local. Par exemple, les tenanciers de bars et de bistrots pourraient en quelque sorte représenter les animateurs socioculturels de l'époque.…”

Les recompositions culturelles des « jeunes de cité » à l’épreuve des déterminismes sociaux et des effets du chômage, de la discrimination et de la ségrégation urbaine

“…Dans le présent article, nous ne reviendrons pas sur les périodes antérieures (entre-deux-guerres et Trente Glorieuses notamment) que nous avons déjà traitées dans des travaux précédents (Marlière, 2003 ;Marlière, 2007). La problé-matique centrale de nos travaux à cette époque interrogeait le passage d'un monde industriel ouvrier à celui d'une société dite postindustrielle ainsi que ses conséquences sociales sur l'ensemble des classes populaires anciennement ouvrières.…”