The notion of applied language: towards a necessary autonomy M'hand AMMOUDEN Les cursus universitaires intègrent de plus en plus des formations en langues appliquées (désormais LA) et ce, dans plusieurs pays, dont l'Algérie. Leur place prépondérante nous autorise à parler d'émergence d'un nouveau champ de réflexion. Cependant, dans les discours qui traitent de ces formations, celles-ci, en général, ne sont pas considérées comme constituant un champ autonome. Quand elles ne sont pas simplement placées dans le vaste champ des langues étrangères en tant que « langues étrangères appliquées » (désormais LEA), elles sont souvent présentées comme appartenant à des sous-champs de la didactique des langues dont les formations sont destinées à des publics spécifiques 1 (désormais PS). En général, les LA sont assimilées à des langues de spécialité (désormais LS) ou à des langues sur objectifs spécifiques (désormais LOS). Cet amalgame a des conséquences sur le plan didactique, puisqu'on associe aux formations en LA des logiques d'enseignement/apprentissage qui ne leur correspondent pas ou peu, réduisant ainsi leurs velléités de développement dans leur spécificité. Le nombre de plus en plus important d'offres de formation en LA, le caractère (très) nouveau 2 de ces profils de formation, le fait que les LA ne soient pas encore (suffisamment) théorisées, comparées aux LS ou aux LOS, nous ont amené à réfléchir au problème que pose la terminologie « langue appliquée ». Cette contribution en est le premier jalon. Nous nous référerons essentiellement à l'expression elle-même-« langue appliquée »-et à des descriptifs de formations initiées dans ce cadre. Cette réflexion nous permettra de nous interroger d'abord sur l'affiliation des formations en LA au champ de la didactique des PS, puis, sur la validité de l'insertion de ces De la notion de « langue appliquée » : vers une nécessaire autonomie Multilinguales,