> Certains événements sont mieux mémorisés dans un contexte de stress. En effet, les mécanismes engagés par le stress facilitent la formation de la mémoire, mais ils peuvent aussi la détruire. C'est une des difficultés auxquelles se heurtent les stratégies d'identification de cibles médicamenteuses favorisant ou inhibant les effets mnémoniques des glucocorticoïdes. L'imagerie in vivo offre une vision nouvelle des bases structurales de la mémoire pendant les phases d'apprentissage et de la consolidation. La survie des traces de la mémoire dépend de la dose et du rythme d'exposition aux glucocorticoïdes. Ainsi, des rythmes biologiques de glucocorticoïdes anormalement haut ou bas peuvent endommager la plasticité des réseaux neuronaux nécessaires à la formation et à la consolidation de la mémoire. Ces découvertes offrent de nouvelles perspectives de travail pour mieux comprendre le développement de troubles mnésiques et de maladies neuropsychiatriques, telles que la dépression, qui se développent dans un contexte de stress. < glucocorticoïdes, dont la sécrétion est sensible au stress, causent un réarrangement réversible des réseaux de connectivité neuronale dans les régions du cerveau impliquées dans l'apprentissage de la récom-pense, de la cognition, des émotions, de la perception sensorielle [6,7]. Une hypothèse est que les glucocorticoïdes, bien qu'accessibles à tous les neurones du cerveau, modifieraient les réseaux neuronaux sensibles au contexte environnemental tout en préservant les autres [8,9]. Rares sont les preuves physiologiques directes d'une telle spé-cificité d'action. L'imagerie fonctionnelle in vivo, grâce au suivi longitudinal de la dynamique structurale des mêmes neurones au cours des changements de contextes qu'elle permet, valide l'hypothèse d'une coïncidence de détection entre les signalisations induites par les glucocorticoïdes et l'activité neuronale. Reste à déterminer si les traces de la mémoire (engrammes) (voir Glossaire) 1 s'établissent par l'intermédiaire de ce type de mécanisme.
Les glucocorticoïdes augmentent le renouvellement des épines dendritiquesDes études classiques de comportement et d'électrophysiologie indiquent que les glucocorticoïdes ont des effets robustes, mais complexes, sur la plasticité synaptique, l'apprentissage et la mémoire [9]. Ces effets sont exprimés sous la forme caractéristique de courbe inversée, car seule une concentration optimale de glucocorticoïde, introduite au bon moment, produit une plasticité maximale. Des 1 Plusieurs définitions d'usage sont consultables dans le Glossaire.