“…Outre le simple aspect rebutant logistiquement parlant ( Campbell et al, 2002 ), ainsi que des barrières légales et éthiques invoquées par les auteurs lorsque l’on demande d’expliquer leur refus de partager leurs données ( Hardwicke & Ioannidis, 2018 ), on peut suspecter qu’une des raisons moins avouables qui pourrait expliquer cette appréhension de rendre accessibles ses données est la crainte qu’une analyse indépendante pointe des erreurs invalidant les conclusions de l’étude. Dans les publications scientifiques, les erreurs statistiques sont plus communes que ce que l’on peut imaginer de prime abord, et ce, dans différentes disciplines, que ce soit en psychologie ( Bakker & Wicherts, 2011 ; Nuijten, Hartgerink, van Assen, Epskamp, & Wicherts, 2016 ; Rouder, Haaf, & Snyder, 2019 ), en médecine ( García-Berthou & Alcaraz, 2004 ; Murphy, 2004 ), en psychiatrie ( Berle & Starcevic, 2007 ), en management ( Bergh, Sharp, Aguinis, & Li, 2017 ) ou en philosophie expérimentale ( Colombo, Duev, Nuijten, & Sprenger, 2018 ). Les erreurs étant humaines (et source d’embarras, Bishop, 2018 ), il serait extraordinairement étonnant de n’en observer aucune.…”