Le mot fintech résonne comme le nom d’un monstre hybride. C’est un Minotaure, un assemblage entre deux éléments protéiformes qui, chacun pris isolément, suscitent déjà en eux-mêmes autant d’espoir que de peur. La régulation des fintechs nécessite une capacité à poser des définitions sur des phénomènes instables, une capacité à créer des policy networks et des formes d’organisations innovantes entre acteurs émergents et, enfin, une capacité à prendre en compte et à traiter une forme d’anxiété des régulateurs sur leur propre utilité. Le mouvement des fintechs pousse le régulateur à s’interroger sur lui-même et sur la nécessité de « fintechiser » la régulation financière.