> Les modifications post-traductionnelles sont essentielles pour contrôler finement les fonctions cellulaires des protéines. Un mécanisme peu connu, la peptidyl-prolyl cistrans isomérisation, joue également un rôle dans la régulation des protéines. Par exemple, la peptidyl-prolyl cis-trans isomérase Pin1 isomérise des motifs phosphorylés, induisant des changements structuraux de ses cibles et modulant ainsi leur stabilité, leur localisation, leur état de phosphorylation, leur activité et/ou leur interaction avec des partenaires. Pin1 est impliquée dans de nombreux processus cellulaires dont la prolifération et l'invasion cellulaires, ou encore l'induction et la maintenance de la pluripotence des cellules souches. De plus, Pin1 est surexprimée dans certains cancers humains. Ainsi, son inhibition constitue une piste thérapeutique prometteuse. < dans la structure de la protéine cible et régule ainsi ses fonctions. Les PPIases contrôlent donc de façon post-traductionnelle un grand nombre de protéines et sont impliquées dans de nombreux processus biologiques ou pathologiques humains (comme le cancer) [1]. Dans cette revue, nous nous intéresserons à Pin1 ainsi qu'à son rôle dans le développement des cellules tumorales.
Structure et mécanismes d'action de Pin1Pin1 a été découverte lors d'un criblage double-hybride avec la protéine kinase mitotique NIMA (never in mitosis gene A) [2]. Chez la levure Saccharomyces cerevisiae, Pin1/Ess1 est la seule PPIase essentielle, ce qui démontre son importance biologique. Chez la levure, la délétion du gène est létale et induit un arrêt du cycle cellulaire [2]. Chez la souris, la délétion de Pin1 n'est pas létale, mais les souris mutantes présentent des phénotypes comparables à ceux des souris invalidées pour la cycline D1 [3]. Elles développent des anomalies de prolifération des tissus, comme une atrophie testiculaire, une dégéné-rescence de la rétine et un défaut de développement de l'épithélium mammaire lors de la gestation [3].