> Chez les mammifères, les pha ses postméio-tiques de la spermatogenèse dirigent une compaction extrême du génome caractérisée par le remplacement de la majorité des histones par des petites protéines basiques non-histones, d'abord les protéines de transition, puis les protamines. Bien que les mécanismes contrôlant ce phénomène soient très mal compris, les données actuellement disponibles suggèrent que le nucléosome, unité universelle de l'organisation des génomes eucaryotes, est la cible d'évène-ments spécifiques qui coopèrent pour transformer l'organisation fondamentale de l'ADN à l'échelle du génome entier. En effet, l'ensemble des nucléosomes du génome mâle haploïde subit des modifications successives, aboutissant à une instabilité accrue de leur structure qui entraîne leur dissociation et la réorganisation des régions associées. La caractérisation des mécanismes sous-jacents constitue aujourd'hui un défi majeur et apparaît capitale pour la compréhension de la gamétogenèse mâle et des pathologies associées. < Prm chez la souris, la question essentielle du « comment » reste sans réponse. En effet, nous ne savons presque rien des mécanismes qui contrôlent le remplacement des histones. Des questions simples restent ouvertes, par exemple : que deviennent les histones ? Sont-elles enlevées puis dégradées ? Sont-elles dégradées directement au sein des nucléosomes ? Comment les PT sont-elles assemblées et éliminées ? Que deviennent-elles ? Comment les Prm sont-elles assemblées ? Les nouvelles structures formées par les PT et les Prm portent-elles, à l'instar des histones, des marques représentatives des gènes et régions génomiques associées ? Ces questions ne représentent que quelquesunes parmi des dizaines qu'un esprit curieux pourrait poser, mais force est de constater que toutes restent aujourd'hui sans réponse. L'analyse de la littérature peut néanmoins nous guider pour proposer des modèles et orienter les recherches. En effet, il semble que trois types de mécanismes coopèrent pour induire un désassemblage des nucléosomes. Premièrement, la majorité des variants d'histones connus sont exprimés dans les cellules spermatogéniques, notamment ceux qui sont capables de réduire la stabilité des nucléosomes comparée à celle des nucléosomes composés d'histones canoniques. Deuxièmement, une hyperacétylation des histones se produit au moment de leur disparition. Cette hyperacétylation, qui décore essentiellement certains résidus, peut grandement affecter la structure de la fibre de chromatine ou déstabiliser le nucléosome lui-même. Troisièmement, les PT et Prm peuvent, en principe, directement déplacer les histones du fait de leur charge positive très élevée et de leur grande affinité pour l'ADN. En tenant compte des données de la littérature, nous proposons qu'une combinaison de ces trois phénomènes puisse être à l'origine de Inserm, U823,