Les hémoparasitoses constituent des contraintes pathologiques graves qui entravent le développement de l'élevage des ruminants en général, et celui des petits ruminants en particulier en Afrique tropicale. En vue de déterminer la prévalence des principales hémoparasitoses transmises par les tiques, aussi par les mouches piqueuses hématophages ou même des instruments souillés de sang, et les facteurs de risque de ces infections, une étude a été réalisée chez les petits ruminants abattus dans la ville de Ngaoundéré. Un total de 678 échantillons de sang a été prélevé sur des petits ruminants de différents sexes, races et groupes d'âge. Les prévalences des hémoparasites ont été déterminées à l'examen de frottis colorés au Giemsa et à la technique de centrifugation à hématocrite. La prévalence globale déterminée à partir des 678 animaux prélevés était de 28,9%. Sur les 678 sérums analysés, 117 (17,3%) ont été séropositifs et six espèces d'hémoparasites ont été observées avec une séroprévalence qui a varié selon le parasite considéré : Anaplasma spp (9,1%), Babesia spp (2,9%), Theileria spp (3,8%), Trypanosoma congolense (0,7%), Trypanosoma brucei (0,4%) et Trypanosoma vivax (0,1%). Les animaux jeunes avaient une prévalence moins élevée que les animaux adultes. Les femelles avaient également une prévalence plus élevée que les mâles. La prévalence obtenue en saison de pluie était plus élevée que celle de la saison sèche. L'analyse statistique a montré que l'âge, le sexe et la saison étaient les facteurs de risque pour les hémoparasites, tandis que la race a eu une influence moindre. Les résultats de cette étude confirment l'endémicité des hémoparasitoses chez les petits ruminants à Ngaoundéré quel que soit le groupe d'âge. Il importe donc de prendre des dispositions pour lutter contre ces hémoparasitoses afin d'éviter une instabilité enzootique.