Les strongyloses respiratoires sont parmi les plus importantes maladies affectant les ovins élevés dans divers systèmes d’élevage de nombreux pays. En Tunisie, la lutte contre ces parasites est conduite par les éleveurs sans aucun fondement scientifique. Une enquête a été réalisée dans l’abattoir du gouvernorat de Sidi Bouzid (centre du pays) afin d’évaluer la prévalence d’infestation des moutons par les strongles respiratoires. L’étude a duré 12 mois et a concerné 720 des brebis abattues. La matière fécale de chaque brebis a été recueillie et examinée par la technique de Baermann. Soixante-huit échantillons étaient infestés par des larves de nématodes pulmonaires (9,4 ± 2,1 %). La population était dominée par Protostrongylus rufescens (4,4 ± 1,5 %) suivie de Dictyocaulus filaria (2,6 ± 1,2 %), Cystocaulus ocreatus et Neostrongylus linearis (1,3 ± 0,8 %), et enfin Muellerius capillaris (0,3 ± 0,4 %), alors que les infestations mixtes concernaient 0,4 ± 0,5 % des échantillons. L’infestation par les strongles a été observée dans tous les groupes d’âge sans différence significative (p = 0,64). Il n’y a pas eu, non plus, de différence d’infestation significative entre les brebis de races Barbarine (10,8 ± 3,6 %) et Queue fine de l’Ouest (8,5 ± 2,6 % ; p = 0,31). La prévalence la plus faible a été enregistrée au printemps (6,7 ± 3,6 %) et la plus élevée en hiver (11,7 ± 4,8 %), mais la différence entre les saisons n’était pas significative (p = 0,32). Cette étude concernant la dynamique d’activité des strongles pulmonaires devrait être complétée par des suivis permettant de déterminer l’importance économique de ces infestations, afin d’offrir une base solide à la mise en place de programmes de lutte spécifiques contre ces parasites en Tunisie.