La pauvreté ne correspond pas nécessairement à l'image de misère chronique et de résignation apprise et transmise de génération en génération ; cette image provient de ce que les services sociaux et de santé mentale accueillent et soutiennent principalement les familles à problèmes multiples, depuis longtemps aux prises avec cette condition de pauvreté. Pour une bonne partie des familles pauvres toutefois, cette condition est temporaire, et ce qui les distingue des non-pauvres est l'absence d'un revenu adéquat. Alors que les programmes d'intervention précoce ont fait la preuve que l'on pouvait intervenir préventivement auprès des enfants et des parents, et améliorer considérablement leur développement psycho-social, ils ne semblent pas avoir eu l'effet de diminuer, encore moins d'endiguer, la pauvreté elle-même. Ces programmes ont, pour la plupart, émergé d'une approche clinique orientée vers l'acquisition d'habiletés et de compétences par les individus touchés par la pauvreté. Les intervenants-es sont désormais invités-es à s'associer à celles et ceux qui tentent de modifier les conditions qui sont à la source même de la pauvreté.This article looks at poverty from the point of view that it does not necessarily correspond to the widespread image of chronic despair and resignation, acquired and transmitted from one generation to the next. The author argues such an image is produced by the fact that social and mental health services deal mainly with families at grips with multiple, long-standing problems. However, for most of these poor families, their condition is temporary. In fact, insufficient revenue is what distinguishes them from families that are not poor. While preventive programs show that early intervention is a proven approach towards considerably improving the psycho-social development of underpriveledged children and parents, little can be said about the effect of these programs on lowering, even less on eliminating, poverty itself. For the most part, these programs emerged from a clinical approach that encouraged poverty-stricken individuals to acquire new abilities and skills. The author concludes by promoting the need for more collaboration between those people offering the programs and those people who work towards changing the conditions at the root of poverty