L'annonce de la fin des traitements signe l'entrée dans une période difficile pour les patients atteints de cancer. La transition de l'état de malade à celui de « survivant » constitue un nouveau changement suscitant à la fois enthousiasme mais aussi peurs diverses. Le passage vers la phase de rémission ne se fait donc pas de manière radicale ; il demande du temps et des réajustements. L'objectif de cet article consiste à présenter les termes employés lors de l'entrée dans cette période d'après-cancer, à décrire les conséquences de ces mots sur les patientes atteintes de cancer du sein et à fournir un langage différent qui permettrait à celle qui le reçoit de changer sa manière d'agir et de percevoir ce temps après-cancer. Ce langage concerne la relation entre la patiente et son médecin, mais aussi l'équipe soignante. Le terme de rémission, actuellement employé dans l'après-traitement, semble confiner les personnes atteintes de cancer dans un éternel statut de malade. Statut peu enviable et souvent stigmatisant. La proposition du mot « rétablissement » ne doit pas être comprise comme une « guérison » complète — celle-ci n'étant pas toujours possible dans le cancer —, mais comme un processus.