Résumé Cet article traite de l’éternel dilemme entre l’équité et la performance dans le secteur public. Un processus d’allocation des ressources équitable tend à partager le bien-être de la collectivité le plus justement possible. Par ailleurs, la performance comprend deux dimensions : l’efficacité et la productivité. Un processus est efficace s’il fait ce qu’il doit faire, alors qu’un processus productif permet de satisfaire le maximum de besoins avec le minimum de ressources. Si l’économie privée favorise la performance, l’économie étatique se développe dans un contexte de monopole et l’objectif poursuivi est l’équité. Dans le secteur municipal, deux écoles de pensée reflètent ce dilemme : l’école de la consolidation, favorable aux fusions, vise l’équité et rejette toute forme de concurrence intermunicipale; l’école de la fragmentation, représentée par les partisans des défusions ou par ceux qui veulent redonner du pouvoir aux arrondissements, recherche la performance en favorisant une certaine compétition entre les municipalités. Les citoyens désirent des collectivités où règnent à la fois l’équité et la performance. C’est ce que la proposition du mandataire gouvernemental pour l’île de Montréal en 2000 permettrait d’obtenir en se basant sur une vision polycentrique des territoires où ont eu lieu les fusions.