> Grâce aux avancées des technologies de biologie moléculaire, des progrès majeurs ont été accomplis ces dernières années dans la compréhension de la biologie tumorale. Si la cible première reste la cellule cancéreuse, le microenvironnement est clairement indissociable de cette dernière et joue un rôle primordial dans la prise en charge diagnostique, à toutes les étapes du parcours clinique et histopathologique. L'analyse du microenvironnement fait en effet partie intégrante non seulement du diagnostic histologique de tumeur (élément essentiel permettant la classification histologique des tumeurs), mais aussi de l'évaluation pronostique de la maladie, et même de la stratégie thérapeutique. Au cours des prochaines années, de nouveaux biomarqueurs pronostiques et/ou prédictifs, représentatifs du stroma tumoral, seront certainement proposés et passeront les phases de validation clinique. < nelle, puisque, d'une part, des perturbations au sein du microenvironnement peuvent avoir des effets pro-oncogéniques favorisant la tumorigenèse ou la croissance tumorale, et, d'autre part, le processus tumoral est également capable d'entraîner en retour des modifications du microenvironnement [2-5, 40] ( §). Lors du diagnostic histopathologique, le microenvironnement est décrit quotidiennement dans ce que le pathologiste nomme « stroma réaction » selon le terme consacré, et que nous désignerons par réac-tion stromale dans la suite de cette revue. C'est ainsi qu'en matière de pathologie tumorale sont décrits deux types principaux de réaction stromale, fibreuse ou scléro-hyaline, et inflammatoire. À ces deux éléments principaux s'ajoutent d'autres caractéristiques histologiques prises en compte par le pathologiste, telles que la présence de nécrose ou le type et l'intensité de la néovascularisation. L'exemple du cancer du sein est principalement choisi dans cette revue pour illustrer le rôle du microenvironnement tumoral dans la prise en charge diagnostique et thérapeutique.
Microenvironnement et diagnostic : comment voirLe microenvironnement tumoral joue en fait un rôle dès les premières étapes du diagnostic de tumeur. C'est notamment le cas pour les organes superficiels (tels que le sein) où la tumeur peut être palpée par le clinicien. La sensation de dureté, qui permet d'identifier un syndrome de masse, est en effet due non pas aux cellules tumorales elles-mêmes, mais à la réaction stromale fibreuse collagénique qui les accompagne. En matière de cancer du sein, loin d'être anecdotique, il s'agit là d'un élément important dans la prise en charge puisque cette réaction stromale fibreuse révélatrice va guider successivement