Résumé Objectif : Évaluer les différences de morbidité entre les salariés et la population des professions indépendantes, regroupée au sein du Régime social des indépendants (RSI). Méthodes : Les taux d’incidence d’affections de longue durée (ALD) ont été comparés entre les salariés du régime général et les indépendants du RSI. Ils ont été extraits des bases de données de chacun des deux régimes. Pour effacer les différences de structure d’âge et de sexe entre les deux populations, nous avons utilisé la méthode de standardisation directe pour calculer des taux comparatifs standardisés. Résultats : Après standardisation, le taux global d’ALD des professions indépendantes était significativement supérieur à celui des salariés. Il n’y avait pas de différence statistiquement significative pour les cancers. La morbidité des indépendants était inférieure à celle des salariés pour les troubles psychiatriques, supérieure pour le diabète, l’hypertension et les affections dégénératives du système nerveux central, et très supérieure pour les affections cardiovasculaires. Conclusion : Des hypothèses sont présentées pour expliquer ces différences. D’autres travaux sont à mener pour les explorer. La politique de prévention développée par le RSI trouve là des pistes de travail argumentées. Prat Organ Soins. 2011;42(1):1-9